L’apprentissage de la propreté guide des parents
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DECEMBRE 2014:

  1. Préparer un programme sur la propreté :

http://www.agirpourlautisme.com/debuter-un-programme-sur-la-proprete

  1. Mise en place d’un programme sur la propreté :

http://www.agirpourlautisme.com/la-mise-en-place-dun-programme-sur-la-proprete-partie-ii

La propreté 

La propreté

 

C’est un des objectif principaux et initiaux.

  1. Prérequis
    1. Tous les enfants ne deviendront pas propres, mais il faut avoir fait ce qu’il faut, pour ne pas avoir de regrets.
    2. Bien sur il ne pourra pas devenir propre avant l’âge normal d’acquisition de la propreté,  c'est-à-dire pas avant deux ans et demi – trois ans. Il faut donc que les éliminations soient plus régulières que chez le bébé, et qu’il y ait des périodes assez longues (une ou deux heures) où l’enfant ne se mouille pas.
    3. Sinon il y a incontinence, et cela peut relever d’un problème purement urinaire et justifier une consultation avec un chirurgien pédiatre.
    4. Si l’enfant vit seulement dans la famille, ce sont les personnes qui le prennent en charge (parents, grands parents, etc.) qui s’en occupent.
    5. Si l’enfant est scolarisé ou en établissement, il faut que parents et éducateurs se coordonnent et parlent un même langage. La démarche à l’école doit être calquée sur ce qui se passe à la maison. Chacun doit informer l’autre des succès ou incidents au jour le jour, en précisant l’heure (par exemple par cahier de liaison).
    6. Il faut définir pour le début de l’apprentissage des petites récompenses (bonbons, Smarties, bout de chips, petit gâteau, objet désiré,…).
    7. Il ne faut pas punir ou réprimander en cas d’échec.
    8. Il faut toujours féliciter en cas de réussite, par une récompense directe (définie auparavant ci-dessus) au début, par une tâche qui peut plaire (…et fait partie aussi de l’apprentissage : tirer la chasse d’eau, se laver les mains, beaucoup d’enfants autistes étant attirés par l’eau) et par une récompense sociale (félicitations, Bravos, …). Progressivement la récompense directe est abandonnée au profit de la récompense sociale ou intéressante.
  2. Techniques
    1. D’abord il faut essayer de repérer quand l’enfant a besoin de faire pipi et/ou caca: parfois il se tortille un peu, surtout s’il est occupé à faire autre chose qui mobilise son attention, mais parfois pas. C’est donc un peu aléatoire.
    2. Ensuite il faut faire comprendre à l’enfant qu’il doit éliminer (pipi ou caca) à un endroit précis.
    3. Première technique (ce n’est pas la meilleure) : mettre l'enfant sur le pot ou aux toilettes toutes les demi heures (environ), durant toute la journée et ce, jusqu’au succès. L’acquisition rapide est probable, mais c’est un peu du conditionnement forcé : l’objectif de la propreté est rendu obsessionnel : « pas de vie sans la propreté », il n’est pas évident que cette acquisition soit intégrée dans le temps, l’acquisition de la propreté est séparée du reste des activités de la vie quotidienne et n’intègre pas la prise d’initiative de la personne autiste.
    4. Deuxième technique : sur 15 jours-un mois, on essaye de repérer la fréquence et les moments d’élimination (plus fréquents pour le pipi que pour le caca) et le noter sur un papier.
      1. A noter qu’on peut quand même essayer de se simplifier la vie, et essayer de provoquer à heure à peu près fixe, le besoin de défécation : par exemple, si on pense que le matin, après le réveil, est un bon moment, la prise d’une boisson fraiche (eau, jus de fruit) va donner envie…
      2. De toute façon il faut, lorsqu’on a repéré ces moments, emmener l’enfant vers les toilettes et lui expliquer pour quoi : aux deux moments les plus fréquemment repérés, et en fonction des résultats, à deux autres moments suspectés comme possibles.
    5. Il faut privilégier en premier l’apprentissage de la propreté de jour, et celui du contrôle des intestins.
    6. Les toilettes doivent être attractives :
      1. Pot de couleur amusante pour les petits, qui peuvent avoir peur d’être assis en déséquilibre sur un grand trou
      2. Puis réducteur de WC, à trouver dans les magasins de puériculture ou par internet.Mais il ne faut jamais forcer l’enfant à s’asseoir, s’il ne le veut pas.
      3. WC accueillants : décorer selon des thèmes plaisant à l'enfant, acheter du papier toilette décoré, aménager un petit coin lui appartenant avec deux ou trois jouets, des livres, un portable, etc.
    7. Comme faire caca demande un peu plus de temps que faire pipi, il faut habituer l’enfant à rester un temps suffisamment long au toilette : le timer est utile en allant de deux à trois minutes jusqu’à environ 10 minutes.
    8. La récompense caca peut être différente de la récompense pipi
    9. Féliciter et récompenser tout succès !
    10. Il est aussi recommandé de ne pas réprimander en cas d’échec(récompenser le succès et « gérer » sans effusion l’échec), en ignorant les pipis à coté, ne pas le faire remarquer à l’enfant sauf s’il le fait exprès. Bien sur il faut le décourager s’il entreprend de tripoter ses excréments ou de les manger.
    11. Valoriser son acte de faire aux toilettes, lui expliquer que cela lui permettra de ne plus porter de couches.
  3. Comment pérenniser cet apprentissage :
    1. Il n’est pas le seul enjeu de la relation avec les accompagnants, il doit être intégré à l’ensemble des activités de la journée.
    2. Ne pas en parler constamment : il y a d’autres occasions de récompenser l’enfant et de le féliciter.
    3. Encourager la prise d’initiative, et ne pas se « planter », c'est-à-dire être disponible si l’enfant demande, ou manifeste une envie, ou vous attire vers les toilettes : ça peut être pressé, il ne faut pas le mettre en échec par inattention.
    4. En profiter pour structurer l’espace et le temps, en décomposant les manœuvres nécessaires, et en les affichant sous forme de pictogrammes ou de photos sur le mur des toilettes (plutôt sur le côté, car si c’est sur la porte derrière, le garçon ne les verra pas en faisant pipi debout, face aux toilettes, et si c’est au dessus des toilettes, filles et garçons ne les verront pas en étant assis). Mais on peut aussi user de gestes ou tout simplement de paroles (tu veux faire pipi ? tu veux faire caca ? tu veux aller aux toilettes ?)
    5. Expliciter toutes les étapes : relever le couvercle de la lunette, dégrafer son pantalon (attention à la fermeture éclair qui peut coincer le zizi des petits garçons, baisser le pantalon, baisser le slip, s’asseoir en position fonctionnelle, attendre, faire petite ou grosse commission, se relever, s’essuyer, tirer la chasse, remonter le slip, remonter le pantalon, fermer la fermeture éclair, aller se laver les mains.
    6. Féliciter vivement et récompenser toute initiative
    7. Au départ, bien sur il faut être là, mais il faut progressivement diminuer l’importance de la participation de l’adulte pour favoriser la prise d’autonomie (en surveillant du coin de l’œil quand même).
    8. Il ne faudrait pas que ce soit toujours la même personne qui accompagne, pour que cet apprentissage ne soit pas associé à une seule personne (nécessité d’une coordination précise entre tous les intervenants)
    9. L’utilisation d’un signal sonore (réveil, montre, minuteur ...) pour déclencher le passage aux toilettes inciterait à la prise d’initiative. Le signal de départ ne serait, du coup, pas directement lié à une personne et à son aura affectif. Ce « déclencheur » sonore serait donc plus facilement remplacé par l’initiative propre de l’enfant.
    10. L’apprentissage de la propreté de nuit est un peu plus difficile et un peu plus long.
      1. Certains pense que l’augmentation de la prise de liquide le soir augmente la capacité vésicale, et donc, sur un ou deux mois, permet de tenir plus longtemps.
      2. La restriction de liquide n’aurait aucune influence sur le contrôle nocturne de la vessie et réduirait sa capacité fonctionnelle et donc provoquerait plus d’incidents.
      3. Mais dans tous les cas, après boisson le soir, il faut faire pipi pour démarrer l nuit avec une vessie peu remplie, qui va se remplir progressivement avec l’ingestion de liquide du soir.
      4. Pour les déficiences intellectuelles, l’utilisation de médicaments peut faciliter l’apprentissage, mais le risque de récidive est élevé.
  4. Au total, il n’y a guère de différence avec l’apprentissage de la propreté chez n’importe quel enfant : c’est seulement un peu plus long et, cela nécessite un peu plus d’attention.
    1. Mais cela ne marche pas toujours, ce ne sont que des conseils ; et il peut y avoir des incidents de parcours, sans gravité, mais nécessitant de remettre les pendules à l’heure.
    2. Il faut cependant prêter attention au cas de l’enfant d’un certain âge, propre, qui se remet brutalement à faire ses besoins n’importe où et n’importe quand, parfois en faisant profiter les murs ou les adultes de ses productions. C’est un comportement problème. Il faut toujours penser à une maltraitance sexuelle, que l’enfant ne peut expliquer, et enquêter sur ce qui a pu sa passer. Il peut s’agir aussi d’une punition de certains intervenants, qui ont puni l’enfant à tort, ou l’ont plongé en pleine frustration, et c’est pour lui le moyen de leur dire « je vous emmerde ». Là aussi essayer de comprendre la démarche de survenue du comportement problème, et essayer de rattraper le coup.